CES RÉGIONS OÙ L'ON VIT PLUS LONGTEMPS
Publié il y a 2 semaines
10.01.2025
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Les «blue zones» désignent des lieux géographiques où les populations vivent plus longtemps et en meilleure santé que la moyenne mondiale. Popularisé par le chercheur américain Dan Buettner, le concept a permis d’identifier différents endroits autour du monde, tels que la Sardaigne en Italie, Okinawa au Japon ou encore Loma Linda aux États-Unis. Son nom provient de l’utilisation d’un stylo bleu pour marquer sur une carte les villages dont la population vivait plus longtemps, lors de la première étude menée sur le sujet.
«Les blue zones rappellent les facteurs cruciaux pour une vie longue et en bonne santé», explique Patrizia D'Amelio, cheffe du Service de gériatrie et réadaptation gériatrique du CHUV. Outre une alimentation équilibrée, la gestion du stress et l’activité physique, s’y ajoute également l’importance de liens sociaux solides, d’une communauté unie et d’un objectif de vie. «Autant d’éléments qui favorisent la résilience et réduisent les risques de maladies chroniques.»
Toutefois, le modèle n’est pas exempt de critiques. «Récemment, le chercheur Saul Newman a qualifié le concept de non-sens, car la longévité dans ces régions ne peut être expliquée par un seul facteur ou un mode de vie unique.» L’expert en longévité britannique souligne notamment l’importance des conditions sociales, le parcours de chaque individu et les facteurs environnementaux.
Renforcer les liens sociaux
Néanmoins, ces régions offrent des pistes intéressantes pour la Suisse, où le vieillissement de la population pose de nombreux défis. À commencer par un renforcement des liens sociaux, qui aident à préserver le bien-être mental et physique. «En Suisse, l’isolement reste un souci majeur, notamment en milieu urbain, dit Patrizia D’Amelio. Il serait essentiel de mettre en place des programmes favorisant la socialisation, que ce soit à travers des activités communautaires, des groupes de soutien ou des réseaux intergénérationnels.»
Les recherches et observations cliniques menées au CHUV confirment l’importance des connexions humaines. «Les personnes âgées qui maintiennent des relations sociales actives ont tendance à mieux faire face au stress et à avoir une meilleure qualité de vie, indique Patrizia D’Amelio. Cela se voit dans les résultats des programmes de réhabilitation, où les patients ayant des soutiens familiaux ou sociaux solides récupèrent plus rapidement et montrent de meilleurs résultats à long terme.» Les recherches menées dans le cadre du projet Silver[1], soulignent également l’importance cruciale des interactions sociales, même en situation d’isolement.
Activité physique et alimentation saine
L’experte du CHUV plaide aussi pour promouvoir un mode de vie actif, en s’inspirant de pratiques comme le jardinage, la marche ou d'autres formes d'exercice quotidien, et recommande une alimentation saine basée sur des produits locaux et peu transformés. «Il est crucial d'intégrer ces habitudes dans les politiques publiques en Suisse, en offrant des infrastructures adaptées et des programmes de santé ciblés pour encourager les seniors à rester actifs.»